“Pour détruire les racines du racisme il faut renverser tout le système capitaliste”

Née le 26 janvier 1944 à Birmingham en Alabama, Angela Yvonne Davis est marquée dès sa jeunesse par la ségrégation raciale et la violence raciste qui étaient la norme dans le Sud des Etats-Unis. Grâce à l'expérience militante de ses parents au sein du mouvement pour les droits civiques, elle acquiert une conscience politique dès son plus jeune âge. Elle fera d’ailleurs ses études à New York où elle fréquente des milieux de gauche, et rejoint Advance, une organisation de jeunesse marxiste-léniniste.

En 1962, elle obtient une bourse en philosophie à l'université de Brandeis dans le Massachusetts, où elle figure parmi les trois seul.e.s étudiant.e.s noir.e.s. Alors qu’elle séjourne en Europe durant sa troisième année d’étude en philosophie, Angela Davis écourte son voyage pour rentrer aux Etats-Unis afin de participer au mouvement Black Power.

Le marxisme constitue pour elle un des éléments centraux de son positionnement politique: elle avance que la lutte de libération des Noir.e.s doit s’articuler et aller de pair avec le mouvement révolutionnaire. Une autre composante importante de son identité politique est le féminisme et plus particulièrement le Black Feminism.

En 1968, Angela Davis adhère au Che-Lumumba Club, une section du parti communiste américain réservée aux noir.e.s. Elle rejoindra aussi le Black Panther Party dont la position révolutionnaire se caractérise par un refus de l'intégrationnisme de Martin Luther King et du séparatisme du Black Nationalism. Elle se retrouve alors surveillée par le FBI pour son activisme politique et en 1969, elle est renvoyée de l'université de Los Angeles.

Elle s'investit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, du nom de trois prisonniers noirs américains accusés d'avoir tué un gardien en représailles à l'assassinat d'un codétenu. L’année suivante, Angela Davis est accusée d'avoir organisé une prise d'otages dans un tribunal qui se solde par 4 morts tués par la police.  Après deux semaines de cavale, elle est arrêtée et emprisonnée pendant plus d’une année avant d'être jugée et acquittée.

Dès sa sortie de prison en 1971, Angela Davis publie plusieurs livres. Ses essais autant que ses discours en font l'une des intellectuelles radicales les plus reconnues. Lors des élections présidentielles américaines de 1980 et de 1984, Angela Davis se présente comme vice-présidente du candidat communiste Gus Hall.

Aujourd'hui, Angela Davis est professeur à l'Université de Californie. Elle a fait campagne contre la guerre en Irak, contre le complexe carcéral industriel, contre la peine de mort et plus récemment pour la cause palestinenne et contre l’islamophobie.