Le Communisme - Textes choisis, a été en quelque sorte "le petit livre rouge" d'Action Autonome, un groupe de jeunes actif entre 2008 et 2011, qui a fait resurgir des pratiques et des théories liées au mouvement ouvrier et autonome en Suisse romande et en particulier à Genève.

L'équipe rédactionelle de Radix souhaite faire (re)découvrir ce receuil de textes d'une grande valeur, rempli de pertinence et toujours d'actualité.

Penser le socialisme de demain : voilà ce qui nous a poussés dans le choix des textes de la présente édition. Cette petite anthologie sur le communisme esquisse un projet de société libertaire conscient des leçons à tirer de l’histoire, et passant hors des sentiers battus du dogmatisme. C’est dans cette optique que nous vous présentons quelques textes d’anarchistes entrecoupés d’écrits de Marx, Engels et Luxemburg.

C’est en tirant ce qu’il se doit de l’école communiste allemande - comme la notion de lutte des classes et l’analyse du Capital - tout en rejetant toute forme d’autoritarisme, en nous basant sur des penseurs libertaires et en tenant compte de la conciliation entre marxisme et anarchisme que représentent Rosa Luxemburg et le courant conseilliste que nous parviendrons à élaborer un projet politique pour le XXIème  siècle : le communisme libertaire.

Karl Marx - Friedrich Engels - Michel Bakounine - Pierre Kropotkine - Carlo Cafiero - Errico Malatesta - Sébastien Faure - Rosa Luxemburg - Daniel Guérin  

Textes choisis

Préface, notes et traductions actualisées par le collectif Entremonde

La fin du XXe siècle aura marqué un tournant dans l’histoire du socialisme, celui de la désillusion. La social-démocratie s’éloigne rapidement de l’action de base du socialisme et ainsi du quotidien des travailleurs; l’essence révolutionnaire est étouffée par la soumission au système et par l’acceptation de tous ses critères de gestion. Quant au « communisme » comme forme d’organisation sociale, il a été sali, trompé et pointé du doigt par le monde entier, depuis l’instauration de la dictature bolchevique en Russie et aux autres échecs du communisme falsifié à travers le monde.

Aujourd’hui, plus de vingt ans après l’effondrement du bloc de l’Est, ce mot n’évoque plus qu’une chimère d’un passé révolu. Les jeunes générations se trouveraient-elles seules face à un horizon bouché, face à la fin de l’histoire? Avec la fin des grandes idéologies, l’opposition réelle s’est trouvée réduite à de vagues mouvements contestataires, disparaissant aussi vite qu’ils ont surgi, face à une social-démocratie se targuant d’être « pragmatique » en renvoyant le socialisme aux calendes grecques. La social-démocratie a ainsi retiré au socialisme son caractère révolutionnaire au profit d’une politique d’adaptation à l’économie de marché en prônant l’électoralisme et le parlementarisme.

Au temps des grandes désillusions, le communisme libertaire est considéré comme une utopie anachronique sans intérêt et ses partisans sont largement marginalisés du champ politique dans son ensemble. Pourtant, il n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui de former l’ossature d’une alternative révolutionnaire de masse à opposer au réformisme et aux égarements autoritaires, de relier à cette ossature un mouvement militant réel et de rallier tous les militants prêts à rompre avec les icônes du passé et les concepts élitistes comme la direction « éclairée » du parti ou la nationalisation des moyens de production. Pour cela, il est nécessaire de trouver un pont entre l’anarchisme et le marxisme sur la question du dépérissement de l’État : l’anéantissement de celui- ci ne peut être à lui seul un projet de société. La tâche des révolutionnaires est alors de proposer clairement une autre forme d’organisation sociale gérée de bas en haut par les conseils ouvriers, et d’opposer à la nationalisation l’autogestion des moyens de production par la société elle-même. Pour cela, il est indispensable de dépasser l’aveuglement et le sectarisme de l’orthodoxie marxiste et du catéchisme anarchiste : notre devoir est de sortir des dogmes pour élaborer un projet nouveau ; le communisme libertaire.

Cette anthologie a pour but d’ouvrir des perspectives sur ce communisme nouveau en puisant dans la littérature révolutionnaire passée. La mise côte à côte d’auteurs antiautoritaires comme Bakounine, Kropotkine, Malatesta et des théoriciens de l’école allemande comme Marx, Engels et Rosa Luxemburg permet de donner une vision globale des réflexions énoncées sur le sujet, car bien que libertaires, nous ne renions en rien l’analyse marxiste du capital et de la lutte des classes, analyse qui trouve encore tout son sens aujourd’hui. Nous débutons cette anthologie avec deux textes de Daniel Guérin qui préfigurent ce communisme libertaire et introduisent parfaitement les autres textes. Avec Le Communisme, nous entendons donner des pistes pour envisager le socialisme de demain qui, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire entendre, n’ont en rien perdu de leur pertinence politique en ce début de XXIe siècle.‌‌‌‌

Frères Jumeaux, frères ennemis

Daniel Guérin, 1966

L’actualité de l’anarchisme, le monde de l’édition en apporte un peu partout la preuve. En France, en Angleterre, aux États-unis, en Italie, en Hollande, en Amérique du sud, de tous côtés, ces derniers temps, ont paru, soit des ouvrages d’ensemble sur l’anarchisme, soit des choix de textes, des monographies des grands penseurs libertaires.

Pourquoi cette renaissance ?

D’abord, parce que l’on cherche à réparer une injustice. Une pensée aussi féconde, aussi originale, n’aurait pas dû tomber dans l’oubli, on veut l’en tirer.

Ensuite, parce qu’on s’est aperçu que l’anarchisme en tant que doctrine de reconstruction sociale est toujours vivant. Certes, il ne compte plus beaucoup de porte-parole dans le monde d’aujourd’hui, mais les plus valables de ses idées ont mieux survécu que ses partisans.

En gros, l’anarchisme demeure actuel sur deux plans.

Tout d’abord, voici déjà un siècle, il a aperçu et dénoncé, de façon prophétique, les risques de déviation autoritaire du marxisme, dictatoriale, fondés sur un État tout-puissant, dirigé par une minorité qui prétend monopoliser la science du devenir historique.

Ensuite, à cette falsification du communisme contre laquelle il mettait en garde à l’avance, il en a opposé un autre que j’appellerais libertaire, reposant sur des notions inverses, propulsé de bas en haut et non de haut en bas, faisant appel à l’initiative créatrice de l’individu, à la participation spontanée des larges masses.

Aujourd’hui les graves inconvénients du premier type de « socialisme » sont ressentis jusque dans les pays qui l’avaient érigé en dogme. Sur le plan de la production, on s’aperçoit qu’il est très médiocrement rentable. Et pour en corriger les excès, l’on se met, comme en Yougoslavie, sans le savoir et sans le proclamer, à l’école de Proudhon.

L’anarchisme est inséparable du marxisme. Les opposer, c’est poser un faux problème. Leur querelle est une querelle de famille. Je vois en eux des frères jumeaux entraînés dans une dispute aberrante qui en a fait des frères ennemis.

Ils forment deux variantes, étroitement apparentées, d’un seul et même socialisme ou communisme.

Leur origine est d’ailleurs commune. Les idéologues qui les ont enfantés ont puisé ensemble leur inspiration, d’abord dans la grande Révolution française, ensuite dans l’effort entrepris par les travailleurs au XIXe siècle, en France à partir de 1840, en vue de s’émanciper de tous les jougs.

Leur stratégie à long terme, leur but final est, somme toute, identique. Ils se proposent de renverser le capitalisme, d’abolir l’État, de se passer de tous les tuteurs, de confier la richesse sociale aux travailleurs eux-mêmes.

Ils ne sont en désaccord que sur quelques-uns des moyens d’y parvenir. Pas même sur tous. Il y a des zones de pensée libertaire dans l’œuvre de Marx comme dans celle de Lénine, et Bakounine, traducteur en russe, du Capital, doit beaucoup à Marx.

Leur désaccord d’il y a un siècle portait surtout sur le rythme du dépérissement de l’État au lendemain d’une révolution, sur le rôle des minorités (conscientes ou dirigeantes) et aussi sur l’utilisation des moyens de la démocratie bourgeoise (suffrage universel, etc.). s’y sont ajoutés un certain nombre de malentendus, de préjugés et de querelles de mots.

Mais le fossé entre anarchisme et marxisme n’est vraiment devenu un gouffre qu’au début de notre siècle, c’est-à-dire quand la Révolution russe, libertaire et soviétique en octobre 1917, a dû, peu à peu, céder la place à un formidable appareil étatique, dictatorial et policier.

L’anarchisme, l’idée anarchiste, ont été liquidés en Russie comme l’ont été les soviets eux-mêmes.

C’est depuis ce temps que les ponts ont été coupés entre les deux frères. Ces ponts, je crois que la tâche des vrais socialistes de notre temps devrait être de les rétablir. Le socialisme, quelque peu discrédité, pourrait encore être régénéré si l’on réussissait à injecter une bonne dose de sérum anarchiste dans les marxismes d’aujourd’hui.

En quoi l’anarchisme nous offre-t-il des éléments utilisables pour la construction de la future société socialiste ?

Tout d’abord, l’anarchisme, depuis Proudhon, se fait l’avocat de l’association ouvrière, qu’on appelle de nos jours autogestion.

Les libertaires ne veulent pas de la gestion économique par le capitalisme privé. Ils rejettent pareillement la gestion par l’État, car la révolution prolétarienne serait à leurs yeux vidée de tout contenu si les travailleurs tombaient sous la coupe de nouveaux tyrans : les bureaucrates.

L’autogestion, c’est la démocratie ouvrière à l’usine. Le travailleur se dédouble : il est à la fois producteur confiné dans sa spécialité et cogestionnaire de l’entreprise. Il cesse ainsi d’être aliéné. Il échappe au salariat. Il reçoit sa quote-part des bénéfices de l’entreprise.

Mais ce qu’on a en vue, ce n’est pas d’instaurer une sorte de patronat collectif, imprégné d’une mentalité égoïste. Il faudrait que toutes les entreprises autogérées soient solidaires, interdépendantes. Leur seul objectif devrait être l’intérêt général. Elles auraient à se conformer à un plan d’ensemble. Cette planification ne serait pas bureaucratique, comme dans le communisme d’État, mais animée de bas en haut, réglée en commun par les délégués des diverses unités de production.

Un autre élément constructif de l’anarchisme, c’est le fédéralisme.

L’idée de fédération n’est pas née dans le cerveau d’un théoricien. Proudhon n’a fait que la tirer de l’expérience de la Révolution française, où elle avait germé spontanément. En effet, dans le vide créé par l’effondrement de l’ancien État absolutiste, les municipalités avaient tenté, en se fédérant, de reconstituer par la base l’unité nationale. La fête de la Fédération du 14 juillet 1790 avait été celle de l’unité volontaire – une unité autrement plus solide que celle imposée par le bon plaisir du Prince.

Le fédéralisme proudhonien, c’est l’unité sans la contrainte, à savoir un pacte librement consenti, constamment révocable, entre les divers groupes de base, aussi bien sur le plan économique que sur le plan administratif. Cette fédération pyramidale qui se noue localement, régionalement, nationalement, voire internationalement, associe entre elles à la fois les entreprises autogérées et les communes autonomes.

On ne rappellera jamais assez que les idées de Lénine sur la question nationale, c’est-à-dire la libre détermination et le droit de séparation, sont empruntées à l’anarchisme. De même, la république des soviets a été, à l’origine, une république fédérative. Elle ne l’est plus aujourd’hui que sur le papier.

Un troisième élément que l’anarchisme a, plus tard, ajouté aux deux premiers, et qui complète l’édifice, c’est le syndicalisme révolutionnaire. Pour assurer la solidarité et l’interdépendance des entreprises autogérées, en même temps que pour animer les communes, unités primaires d’administration, il faudrait un organisme émanant directement de la classe ouvrière, englobant, conjuguant ses diverses activités, lui-même structuré de façon fédérative : tel est le rôle dévolu aux syndicats – dans la société capitaliste, simples organes de revendication et de contestation, en société socialiste : ajoutant à cette fonction primaire de défense des travailleurs un rôle – auquel ils devraient se préparer à l’avance – de coordination, de structuration, de stimulation, d’éducation. Grâce à un puissant syndicalisme ouvrier, à condition bien entendu de l’avoir, au préalable, débureaucratisé, l’indispensable unité de l’ensemble pourrait être assurée sans avoir besoin de ressusciter des rouages étatiques. Dans la Catalogne anarcho-syndicaliste de 1936, le municipe, c’est-à-dire la commune, et l’union locale des syndicats n’en faisaient qu’un. La CNT tendait à se confondre avec la République.

Ce n’est que dans l’hypothèse où le pourrissement et la bureaucratisation du syndicalisme seraient irrémédiables qu’il faudrait faire table rase et que la nécessaire coordination des entreprises autogérées devrait être assurée par un organisme d’un caractère entièrement nouveau : une fédération de conseils ouvriers, prenant naissance dans les comités de grève qui groupent non- syndiqués et syndiqués.

L’anarchisme a été longtemps une simple doctrine sans possibilité d’application. Puis, au cours du présent siècle, il a subi l’épreuve de la pratique révolutionnaire : au cours, notamment, de la révolution russe et de la révolution espagnole.

Ainsi par exemple l’inoubliable épisode des paysans libertaires du sud de l’Ukraine, sous l’impulsion d’un des leurs, Nestor Makhno, pratiquant la guérilla révolutionnaire, mettant en déroute, mieux que l’Armée Rouge, les armées blanches interventionnistes de Denikine et de Wrangel, créant des soviets libres, à une époque où les soviets étaient déjà domestiqués par l’État bolchevik, entrant en conflit avec les commissaires installés dans les campagnes par le gouvernement central, puis finalement écrasés par une Armée Rouge au service d’un État de plus en plus dictatorial.

Un autre épisode me paraît particulièrement éclairant. C’est celui de la révolte des matelots de Cronstadt, en mars 1921. Ces insurgés étaient des révolutionnaires authentiques. Ils avaient été en 1917 à la pointe du combat pour la révolution communiste. Ils étaient, de plus, étroitement liés avec la classe ouvrière, avec les usines de Petrograd, alors le plus important centre industriel de la Russie. Ils osèrent entrer en contestation avec le pouvoir bolchevik. Ils reprochaient au Parti communiste de s’être détaché des masses, d’avoir perdu la confiance des ouvriers, d’être devenu bureaucratique. Ils dénonçaient la domestication des soviets, l’étatisation des syndicats. ils s’en prenaient à la machine policière omnipotente qui pesait sur le peuple, dictait sa loi par des fusillades et la pratique de la terreur. Ils protestaient contre un dur capitalisme d’État, où les ouvriers n’étaient plus que de simples salariés, des exploités, tout comme autrefois. Ils réclamaient le rétablissement de la démocratie soviétique, des élections libres à tous les échelons. Ainsi, bien avant que ne commence le règne de Staline, des hommes du peuple dénonçaient déjà, en lettres de feu, l’accaparement de la Révolution d’octobre par un communisme d’État.

La Révolution espagnole a montré, elle, malgré les circonstances tragiques d’une guerre civile, bientôt aggravée par une intervention étrangère, la remarquable réussite de l’autogestion, à la ville comme à la campagne, et aussi la recherche, par les libertaires, d’une conciliation entre les principes anarchistes et les nécessités de la guerre révolutionnaire : à travers une discipline militaire, sans hiérarchie ni grades, librement consentie, à la fois pratiquée et symbolisée par un grand soldat anarchiste : Durruti.

L’anarchisme, avant tout, valorise l’individu. C’est en partant de l’individu libre qu’il se propose d’édifier une société libre. Ici réapparaît le principe fédéraliste. L’individu est libre de s’associer ou de ne pas s’associer, il est toujours libre de se dégager de l’association. Un tel pacte est, aux yeux des anarchistes, autrement solide et fécond que le prétendu contrat social de Jean-Jacques Rousseau, où les libertaires ne voient qu’imposture et contrainte sociétaire.

L’individu n’est pas un moyen, mais le but final de la société. L’anarchiste entend aider l’individu à s’épanouir pleinement, à cultiver et dégager toutes ses forces créatrices. La société en profite finalement autant que l’individu, car elle n’est plus formée d’êtres passifs, serviles, de béni-oui-oui, mais elle est une addition de forces libres, un conglomérat d’énergies individuelles.

De ce postulat de liberté découle tout l’humanisme anarchiste, son rejet de l’autorité religieuse comme du puritanisme dans les mœurs. Dans ce dernier domaine, celui de la liberté sexuelle, les anarchistes, bien avant Freud, les rationalistes à la René Guyon, les existentialistes et les situationnistes ont fait figure de pionniers.

En prenant un bain d’anarchisme, le marxisme d’aujourd’hui peut sortir nettoyé de ses pustules et régénérer.

Socialisme falsifié et socialisme libertaire

Daniel Guérin, 1960

Le mot socialisme a été vidé de son contenu tant sur le plan des idées que sur le plan effectif. Les livres se comptent aujourd’hui sur les doigts qui expriment un socialisme authentique. on cherche en vain sur la planète un seul pays qui soit authentiquement socialiste. En gros, le socialisme a été l’objet de deux falsifications principales; sous son étiquette, on écoule deux marchandises également frelatées : un sordide réformisme parlementaire, un jacobinisme brutal et omni-étatique.

Or, le socialisme a une signification très précise : la cessation de l’exploitation de l’homme par l’homme, la disparition de l’État politique, la gestion de la société de bas en haut par les producteurs librement associés et fédérés.

Le socialisme falsifié qui a cours aujourd’hui appartient, en dépit des apparences, au passé, le socialisme libertaire à l’avenir. Le socialisme est un mouvement historique qui n’a nullement fait son temps. C’est le capitalisme qui a fait son temps et qui doit d’urgence être remplacé, afin que l’humanité survive. Toute sa force, le socialisme la tire de la carence et de la banqueroute du capitalisme. Si le socialisme bafouille et n’existe réellement nulle part, jamais sa nécessité historique n’a été aussi impérieuse. Sous sa forme actuelle dénaturée, il n’est pas adapté aux nécessités présentes. Mais il ne s’agit pas de le « reconsidérer » ou de le « réformer », il faut le rendre à lui-même, lui restituer son vrai visage révolutionnaire, anti-étatique et libertaire.

L’originalité du socialisme français, c’est la tradition libertaire des deux Communes, celle de 1793 et celle de 1871, celle du syndicalisme révolutionnaire d’avant 1914, celle de juin 1936. En dépit de l’apparente stalinisation d’un large secteur du mouvement ouvrier de notre pays, cette tradition n’est pas éteinte sous la cendre.

Suite au prochain numéro.